Espérance de vie : qu’allons-nous faire de nos années en plus ?
Espérance de vie : qu’allons-nous faire de nos années en plus ?
LE FAIT DU JOUR. On se voit atteindre 83 ans, selon une étude que nous révélons. L’espérance de vie qui s’allonge modifie notre manière d’en profiter.
Certains scientifiques nous prédisent des jours heureux jusqu’à 150 ans. Les plus farfelus ne jurent que par l’immortalité… Une douce utopie à en croire l’état de la recherche. Qu’importe ! Les Français vivront plus vieux — c’est une certitude selon l’Insee —, ils le savent et comptent bien mettre à profit l’allongement de la durée de vie qui leur est promis. Selon un sondage* OpinionWay pour SwissLife que nous révélons, nous sommes une très grande majorité (74 %) à nous imaginer au moins futurs octogénaires. « Les Français estiment qu’ils vivront en moyenne jusqu’à 83 ans », pointe l’étude. Un tiers vise les 90 ans… « et plus ».
Un rythme différent
Alors pour eux, l’équation n’a rien d’un casse-tête : si l’espérance de vie s’allonge, qu’être centenaire n’est plus inaccessible, le champ des possibles s’ouvre alors. Que faire avec ce temps « gagné » ? Pas question de le passer uniquement à travailler (seuls 8 % déclarent qu’ils occuperaient leur temps à cela). Ils veulent profiter de la vie, consacrer du temps à leurs proches (62 %) ou à leurs loisirs (61 %). Surtout, la tendance est au choix d’un rythme de vie différent, alternant périodes d’emploi et périodes consacrées à d’autres activités. « Une solution flexible qui séduit 65 % des personnes », décrypte l’étude.
Mais face aux nouveaux enjeux, la question n’est plus tant pour eux aujourd’hui de savoir s’ils vivront longtemps mais s’ils le feront en forme…. « Il n’existe pas de projection exacte sur l’évolution de la santé », pointe-t-on à l’Insee, même si les progrès de la médecine ne cessent de faire leurs preuves.
Pour vivre vieux, toujours plus vieux, un nouveau phénomène apparaît : le transhumanisme. Un mouvement de pensée qui prône l’usage de techniques pour repousser nos capacités naturelles et améliorer les capacités physiques et mentales d’une personne : organes artificiels, prothèses intelligentes, implants rétiniens électroniques. 72 % des interrogés le voient comme une « bonne chose »… qui les effraie !
Cela effraie aussi l’essayiste Mathieu Terence. Couronné par l’Académie française en 2000 avec son roman « Journal d’un cœur sec », il vient de publier au Cerf « Le transhumanisme est un intégrisme ». « Dans le débat actuel, je me demande quelle vie on veut prolonger indéfiniment ? A vouloir faire trop perdurer les choses, y compris au-delà de la nature, ne risque-t-on pas de perdre une part de désir ? » interroge-t-il.
* Sondage OpinionWay pour les assurances SwissLife réalisé en ligne auprès de 1 011 personnes majeures les 26 et 27 octobre 2016.
LE MOT : ESPERANCE DE VIE
A partir du moment où quelqu’un naît, combien d’années peut-il statistiquement espérer vivre ? C’est en résumé la définition de la fameuse « espérance de vie » à la naissance — dite aussi âge 0 — scrutée chaque année pour déterminer si l’âge moyen du décès a des chances d’être repoussé. Une femme née en 2000 pouvait ainsi à sa naissance espérer vivre 82,8 ans. Mais est-ce gravé dans le marbre ? Non. Si les conditions de mortalité de cette année 2000 évoluent, que de nouveaux progrès apparaissent (ou que les conditions de vie se dégradent), l’espérance de vie évoluera elle aussi. C’est pour cela qu’il faut aussi regarder l’évolution de l’espérance à travers les âges, à 40 ans ou à 60 ans par exemple.

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Source : Le Parisien.fr